vendredi 21 août 2009

Eureka Seven : Teh Movie

Annonce de Persona 3 Portable : Ouais trop cool un personnage féminin en plus, mais je suis mitigé. Je vais devoir payer le jeu une 3e fois ?

Vous avez sans doute déjà du lire mes impressions enthousiastes sur Eureka Seven, qui est le précédent article avec lequel vous avez vécu une famine d’articles de 15 jours. J’avais ENORMEMENT apprécié cette série, qui est sans doute ma préférée avec Gurren Lagann (si celle-ci n’est pas surpassée !) du coup, en apprenant que un film Eureka Seven était sorti depuis avril et était déjà dispo sur le net dessus, je me suis jeté dessus comme un loup affamé. Car oui, après le maraton de 42 heures, j’étais un peu en manque d’Eureka Seven !


Le film n’est pas une suite, ni un résumé comme Evangelion ou Gurren Lagann. Psalms of Planets Eureka Seven : Good Night, Sleep Tight, Young Lovers (ou de son nom original Eureka Seven : Pocket Full of Rainbows) se déroule dans un univers parallèle, où Eureka et Renton se connaissent depuis l’enfance. Depuis 40 ans, l’Image, une entité terrestre (que les fans auront vite fait de comparer au Scab Coral) lance des attaques incessantes contre l’humanité pour l’anéantir et s’emparer de son territoire. Les parents de Renton sont scientifiques, et Eureka est une patiente de leur centre assez spéciale : la lumière du soleil lui inflige de la douleur. Un jour, l’armée envahit le centre scientifique et kidnappe Eureka pour la subir à des expériences. Huit ans plus tard, Renton rejoint le Gekko-Go, un vaisseau de l’armée des Rebelles, pour sauver le ”sujet hautement confidentiel” soit Eureka.

La trame du scénario n’est pas le seul élément qui change comparé à la série. Le film réserve quelques surprises, autant pour les personnages que pour la trame qui est un point fort du film. Par exemple, Dewey, même s’il reste un élément important du scénario, n’est plus le frère de Holland (le lien familial n’étant plus nécessaire). Une autre chose qui a changé : le Nirvash est présent depuis l’enfance des personnages (depuis qu’ils ont selon la ligne temporelle du film 2 ans, au moins) personnifié sous une espèce de mélange d’oiseau, de poulet et de visage humain (ça vous paraît bizarre quand on le dit, je sais) même s’il évoluera ensuite bien sûr en le Nirvash typeZero que nous connaissons. À mon avis, personnifier le Nirvash en lui donnant un côté plus humain avec des espèces de couinements (Mokyuu !) était une mauvaise idée. Rappelons-nous : dans la série Eureka Seven originelle, une des particularités de Renton, et surtout d’Eureka, était de pouvoir lire dans le cœur de Nirvash, et de lui ”parler”. Le mecha, quand à lui, ne pouvait que répondre en agissant, comme avec la désobéissance qu’il applique à certains épisodes. Certes, à la fin de la série, le Nirvash parlait, mais c’était dans un cas assez exceptionnel, on ne sait même pas comment ils l’ont entendu. Dans le film, cela casse tout le caractère mystérieux de Nirvash, un des points qui étaient une force de la série. Un autre point faible du scénario, la narration : les scènes d’action sont cassées par une narratrice censée expliquer le pourquoi du comment de l’action, et c’est assez relou, surtout quand on est en plein milieu d’une scène critique.

Vous voyez le bidule dans les bras de Renton ? C'est le Nirvash. Dur à croire, je sais.

Pour revenir à la trame, elle réserve quelques bonnes surprises par rapport à l’identité des membres du Gekko-Go, et révèle même l’origine du nom de la licence. Globalement, une bonne partie des personnages présents dans le film n’ont plus grand-chose à voir avec ceux d’ont ils s’inspirent, si ce n’est le nom et la forme. Leur mentalité change radicalement, et certains personnages possèdent des idéaux très différents des originaux; les fans seront également ravis de voir que certains éléments mystérieux de la série sont repris pour le bon compte du film (comme le mystérieux livre que lisait Talho). Malgré cela, le film ne demande pas de connaissance particulière de la série pour être compris. Les fans comprendront certaines choses à caractère globalement anecdotique, mais votre petit frère de 7 ans qui n’a pas regardé les 50 épisodes (soit 1200 minutes, je rappelle) de la série originale ne sera globalement pas désavantagé dans la compréhension du scénario global par rapport à vous.

En repensant un peu au film un peu après l’avoir vu, il est tout à fait imaginable une théorie (que j’ai également retrouvé sur quelques forums, en surfant vaguement) comme quoi le film se déroulerait pendant le ”premier” 21ième siècle, avant que l’humanité déménage vers une autre planète (dans le premier E7). La majorité des détails concordent parfaitement (la seule chose qui ne va pas c’est les mechas, puisque le contrôle des mechas et la découverte du Trappa remonte à l’époque où Axel Thurston était à Varsovie), et insérer les personnages pendant cette partie temporelle remplirait un moyen de raconter l’histoire sans avoir à insérer des personnages et à avoir à les développer. De plus, on peut parfaitement considérer le Neverland du film comme l’endroit où atterissent les personnages à la fin de la série en entrant dans le Coralien (là où se retrouvent Dominic et Anemone), entre l’ancienne Terre et la nouvelle. Mais cela ne reste qu’une théorie, et cela n’a pas été le moins du monde confirmé ou approuvé par le scénariste.

En ce qui concerne l’animation, le film utilise à la fois des images de la série originelle (parfois modifiées pour certains détails), des images recyclées avec des changements (généralement au niveau de la coloration surtout) et des nouvelles images faites main. Les images reprises seront aiséments reconnues, tandis que l’on découvrira avec plaisir les images originales, généralement de meilleure qualité et mieux adaptées pour le cinéma. Les nouveaux dessins sont également mieux adaptés au grand écran; ils sont plus grand, fourmillent de détails quand ils le peuvent et s’accompagnent d’une musique qui se veut plus dramatique, sans pour autant oublier ce côté un peu moderne qui faisait sa force dans la série originale. On a de nouveaux des scènes d’action dynamiques et entraînantes comme dans Eureka Seven, mais elles s’avèrent malheureusement trop rares.


En conclusion, le film d’Eureka Seven s’adresse avant tout aux fans d’Eureka7, par ses personnages, son univers et ses petites anecdotes. Le reste, lui, s’ennuiera sans doute, encore plus s’il n’a pas aimé la série ou s’il prête plus d’attention aux scènes d’actions qu’aux discussions. Un bon film pour les fans, certes, mais qui aurait peut-être mérité à être développé en une série d’une douzaine d’épisodes.

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